PETROLE OU EOLIEN?

Ce dimanche17 avril, les italiens auront la possibilité de s’exprimer dans un référendum qui, simplement dit, oppose indépendance énergétique et qualité de l’environnement. Le sujet technique du référendum se traduit dans une question comportant assez de tournures négatives sur la durée de vie des plates-formes de forage situées actuellement devant les côtes Adriatiques.  

Voter revient à l’interdiction pour les sociétés pétrolières d’exploiter les gisements de pétrole et de gaz après la terminaison de la concession actuelle, et donc à l’impossibilité de renouveler ou de prolonger cette concession. L’argument le plus important en faveur de cette proposition repose sur les dommages environnementaux marines et sur le risque de séismes. Un vote No signifie que l’on veut que la loi ne change pas, et que les compagnies puissent continuer leurs activités jusqu’à l’épuisement des gisements.

Non seulement les organisations environnementales et la plupart des partis politiques, mais aussi beaucoup d’autorités régionales  ont appelé à voter . Dans une enquête récente, 24% des gens se prononcerait pour une indépendance énergétique au détriment de la qualité environnementale, tandis que 59% renoncerait au pétrole (et au gaz ?) en faveur de plus de qualité environnementale.

 

Pourtant, il y a un piège. Une des alternatives pour l’exploitation marine de gaz et de pétrole, la production d’énergie durable dans des centrales éoliennes, se heurte également à beaucoup de résistance un peu partout en Italie. Non seulement on est conscients que ces implantations éoliennes profitent surtout aux multinationales qui les exploitent, sans grands avantages pour les populations touchées ; aussi à plusieurs endroits (p.e . en Sicilia, en Calabria, …), les citoyens se battent contre des implantations qui feront disparaître les lignes de l’horizon actuelles, que ce soit en mer, ou dans les paysages de plaines et montagnes. On craint que dans quelques années, sur les collines et au milieu des arbres, surgiront des dizaines d’éoliennes. (http://ilmanifesto.info/calabria-gli-ambientalisti-contro-le-pale-eoliche/) Il y en a qui expriment le crainte que l’Italie ait oublié ses villages et ses montagnes, tandis qu’elle est essentiellement un pays de villages et de montagnes. (http://ilmanifesto.info/lucania-i-danni-del-petrolio-e-quelli-dei-ciarlatani/)

Bon, la mer, on n’en a pas trop en Wallonie, mais – toutes proportions gardées – des plaines, des villages et des montagnes, il y en a. Le débat italien n’est sûrement pas impertinent.