"sauver le climat"

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Tout ceci me vint à l’esprit au moment de voir encore une série de photos d’écoliers belges pendant leurs manifestations pour « sauver le climat ». Quelque soit leur langue natale, ils/elles portaient des slogans mélangeant joyeusement phrases et mots en néerlandais, français et anglais-mondialisé : Arrête de niquer ta merEat pussy, not cows, mais aussi Eat dick, not microplastic – Phoque le réchauffement climatique  – There is no planète B – Change the politics, not the climate – 15 mars 2019 Global Strike for Future. Sans doute, les jeunes pour qui ce genre de mixage linguistique est tout à fait évident, estimeront le concept d’impérialisme culturel totalement dépassé, sinon complètement inconnu.

Dans les média que je consulte, les écoliers qui font l’école buissonnière bénéficient de beaucoup de compréhension et de sympathie. Le pdg France de la Walt Disney Company déclare sans aucune ironie apparente : « Et puis, les enfants qui descendent en ce moment dans la rue, j’ai presque envie de les appeler  la génération Disneynature . » (Le Soir, 19 mars 2019) Même une éditorialiste d’habitude assez sereine comme Béatrice Delvaux ne se retient pas dans son Édito à la Une du Soir (22 février 2019) : « Il y a quelque chose d’improbable, il y a quelque chose de magique, il y a quelque chose d’émouvant dans ce que nous avons vu jeudi à Bruxelles. Quelque chose d’historique aussi. Quatre jeunes filles de 16 et 17 ans qui se dressent, haranguent le monde, tancent ceux qui les prennent pour « des marionnettes qui ne peuvent penser par elles-mêmes » et leur disent leurs quatre vérités. [-] Ce jeudi, nous avions devant nous des filles de cette Antigone de Sophocle, qui veut accomplir une mission et refuse la logique des gouvernants. »

Bon, je ne veux pas jouer le vieux canasson cynique : super que des ados s’engagent pour la bonne cause. En plus, l’excitation de sécher les cours, le plaisir d’entreprendre des actions en groupe, la satisfaction d’atteindre les média avec ses slogans drôles, … qu’y a-t-il de plus beau que la combinaison d’engagement et de joie ? Se battre pour un monde meilleur fait que l’on se sente mieux également.

Mais alors, comment ça, la bonne cause, un monde meilleur, sauver la planète ? De quelle manière ? La plupart des jeunes à qui l’on donne la parole dans les média ne cessent de répéter que ce mouvement climatique n’est pas politique – mais en même temps ils exigent que « la politique » agisse et prenne des mesures pour une politique climatique plus ferme. Évidemment un tel appel ..."

 

Le texte intégral de cet essai se trouve ici